Fidèle Bazana

Défenseur des droits humains, Fidèle Bazana a été enlevé le 1er juin 2010, en même temps que Floribert Chebeya, dont le corps sans vie a été retrouvé le lendemain sur une route à l’extérieur de Kinshasa. A ce jour, le corps de Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé.

Lisez l’histoire de Fidèle Bazana

Membre et chauffeur de la Voix des sans voix pour les droits de l’Homme , Fidèle Bazana Edadi était engagé depuis 1999 aux côtés du très connu directeur de l’organisation, Floribert Chebeya.

Fidèle Bazana laisse derrière lui son épouse et huit enfants.

Le 1er juin 2010, Fidèle Bazana accompagnait Floribert Chebaya convoqué dans les bureaux de l’Inspection générale de la police nationale congolaise (IGPNC) pour y rencontrer le général John Numbi, chef de la police nationale congolaise. Ils ont tous les deux disparu ce jour-là. Alors que la présence des deux défenseurs n’a pas été inscrite sur les registres des locaux de l’IGPNC, l’épouse de Floribert Chebeya avait bien reçu un message de son mari l’informant de son arrivée sur place. Un témoin oculaire aurait également vu Fidèle Bazana se faire bousculer le soir du 1er juin 2010 devant le siège de l’IGPNC. Le corps sans vie de Floribert Chebebya a été retrouvé par la police au matin du 2 juin 2010 dans sa voiture sur une route à l’extérieur de Kinshasa. Le 4 juin 2010, après avoir été informé des inspecteurs de police que le corps de Fidèle Bazana se trouvait à la morgue de l’hôpital général de Kinshasa, la famille de Fidèle Bazana s’est rendue sur place mais n’a jamais pu accéder au corps, le personnel en niant la présence. Alors que le corps de Fidèle Bazana n’a jamais été restitué à sa famille, le 14 mars 2011, le tribunal de grande instance de Kinshasa – Gombe a rendu un acte de décès. Le 24 mars 2011, le cas de Fidèle Bazana a été requalifié d’enlèvement à assassinat.

« La justice n’a pas été rendue. Le corps de Fidèle ne nous a pas été restitué. C’était une mascarade de procès et une parodie de justice. Fidèle était vaillant, sans crainte. Même dans les endroits où ses collègues avaient peur d’y aller, lui il partait et savait s’y prendre pour sortir les compagnons du danger »
– Marie-José Bazana, veuve de Fidèle.

Statut de l’enquête dans l’assassinat de Fidèle Bazana

Le 23 juin 2011, après un procès marqué par de nombreuses irrégularités, une cour militaire à Kinshasa a reconnu la responsabilité civile de l’Etat congolais dans la disparition de Fidèle Bazana et l’assassinat de Floribert Chebeya et condamné cinq des huit officiers de police accusés. Quatre ont été condamnés à mort et un à une peine de prison à vie. Trois des condamnés étaient alors toujours en fuite. Le 17 septembre 2015, une cour d’appel militaire a considérablement réduit les peines prononcées. Trois des officiers de police initialement condamnés ont été acquittés. De plus, en dépit de preuves sérieuses, de témoins et des plaintes déposées par les familles des deux défenseurs, les autorités congolaises n’ont pas ouvert de procédure afin d’enquêter sur le rôle joué par le général John Numbi, alors à la tête de la Police nationale congolaise (PNC).

Par ailleurs, Paul Mwilambwe, commandant au sein de la PNC et chef de la sécurité pour le général John Numbi au moment de la disparition de Fidèle Bazana, a été inculpé au Sénégal le 8 janvier 2015. Son inculpation fait suite à une plainte de la FIDH et des familles de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana pour torture, sur la base du principe de la compétence universelle.

Regardez le témoignage de la veuve de Fidèle Bazana, Marie-José Bazana


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Région:Afrique

Pays:Congo, République démocratique

Département/Province/Etat:Kinshasa

Sexe1:Masculin

Date de l'assassinat:01/06/2010

Secteur ou type de droit que défendait le DDH:Droits civils et politiques

Détail sur le secteur:Abus de pouvoir/corruption, Liberté d'association, Liberté d'expression, Liberté de rassemblement

Plus d'informations:FIDH

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